Extrait

Bonjour.

Voici un extrait de mon livre en cours de tentative de publication.

De la magnificence du Rhum.

 Afin de pouvoir rester maître de la situation privilégiée d’« influenceur irrévérencieux », je me dois de mettre au point la façon dont je conçois mon influence intellectuelle concernant les spiritueux.

 En effet, il est hors de question qu’une dérive antialcoolique en provenance de béotiens quelconques – du genre écologiste constipé du bulbe – vienne me perturber dans mon sacerdoce et veuille m’influencer en direction de boissons parfaitement inadaptées à mon doux palais d’ancien marin ! Je me contente de peu et ne consomme que des choses simples en provenance d’Écosse, de Cuba ou, à la rigueur, de La Réunion. 

 Ayant traité dans un précédent ouvrage ( Propos irrévérencieux à la page 85 ) de la tisane d’Écosse, il me semble opportun de traiter succinctement du grave problème de la conservation du Rhum. Le Rhum est chose sérieuse et doit être sérieusement appréhendé. Il faut rester maître de la situation en matière de cette boisson surtout quand on est marin. La dégustation de ce nectar doit donc suivre impérativement trois principes.

 Le premier est que dès qu’une bouteille est sur la table elle doit être débouchée pour laisser l’air entrer dedans et chasser les éventuelles vapeurs noires.

 Le deuxième est qu’une bouteille ne doit jamais être rebouchée, car, selon la croyance maritime, elle se gâterait. Dans mon univers maritime personnel, je suis incapable de savoir si cette affirmation est vraie n’ayant jamais eu le temps de reboucher une bouteille, car je jetais systématiquement les bouchons à la mer. Cette innocente manie me permettait d’estimer ainsi la dérive du courant, du moins au début des opérations œnologiques.

 Le troisième et dernier principe est qu’une bouteille ouverte doit être bue le plus vite possible avant que tout le bon s’évapore ; particulièrement dans les zones de navigations météorologiques que j’affectionne !

 Étant soucieux du bien-être de mes commensaux, j’évite d’ouvrir plus d’une bouteille à la fois.

 Je vous souhaite une excellente soirée avec une bouteille de Ron Caney 12 ans, pourquoi une seule bouteille d’ailleurs ? Quand on aime, on ne compte pas !

PS : je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer une de mes recettes m’ayant permis de braver la froidure d’un poste de manœuvre sur la plage avant de l’Albatros à Kerguelen : « un café noir infusé avec du rhum en guise d’eau bouillante est un breuvage d’une autorité exceptionnelle ! »

21 décembre 2024